Baston à La Courneuve !
Jerry Lee quittant la scène !
Chuck Berry est de retour en France, le 8 septembre 1973, programmé à la
fête de l'Huma à La Courneuve avec Jerry Lee Lewis. Venu cette fois-ci sans
guitare ni musiciens, il fallut de toute urgence lui trouver une Gibson et des
musiciens. On lui recrute le bassiste du groupe sud-africain Osibisa qui se
produisait juste avant, le batteur de Zao, Jean My-Truong et un pianiste qui
pour toute répétition n'auront que quelques conseils du guitariste. Chuck
arrive sur scène après un long flottement suite à des bagarres et des lancées
de bouteilles après que les rockers ont fait comprendre à Osibisa sur scène
depuis deux heures qu'il était temps de céder la place à leurs idole. Comme à
son habitude, Chuck en constatant le nombre de spectateurs à aussi demandé une
rallonge en cash avant de monter sur le podium. Chuck irrésistible triomphe avec
ses standards et son pas du canard, il annonce au public qu'il invite "Brother
Lewis" sur scène. Jerry Lee Lewis, fin saoul, lunette noire, Stetson vissé
sur le crâne s'installe à la batterie, jouant à contre temps, grommelant quelques
mots et finalement lui saboter son show. Désemparé, Chuck
après un Memphis d'anthologie quitte
la scène annonçant son retour après le set de Jerry Lee Lewis. Le pianiste
attaque avec un medley de ses rock & roll, puis une magique ballade
country. Devant la scène une cinquantaine de pseudos Angels déclenchent un
baston général, les milliers de spectateurs pris de panique s'enfuirent sous
une pluie de bouteilles pendant que Jerry Lee Lewis hurle debout sur son piano
Rock 'n' roll ! Rock 'n' ! roll. Chuck ne reviendra pas !
Chuck chez les cocos ! Photo Rock & Folk N°81 Octobre 1973
Best N°64 novembre 1973
1 commentaire:
Jeune journaliste alors à Europe1, j'étais présent ce jour là au pied de la scène en compagnie de mon ami Jacques Barsamian.
Je confirme la pluie de bouteilles, le blouson de Jacques éclaboussé de sang.
Nous sommes alors montés sur la scène pour évacuer Jerry Lee vers l'arrière -pas facile car inconscient du danger et exité, il s'accrochait à son piano !
Une fois retranchés dans la caravane qui lui servait de loge, il m'a alors accordé une courte interview ; en référence à son surnom "the killer", je lui ai demandé s'il avait tué beaucoup de personnes ; il m'a répondu par un immense éclat de rire, ajoutant : "The only thing I killed was a louisiana mosquito !".
Je possède encore l'enregistrement sur une cassette audio de ce court instant passé avec lui.
Souvenir, souvenir...
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